
À l’heure où le soin psychique se voit de plus en plus réduit à des protocoles rigides, où l’on tente de faire entrer les subjectivités dans des cadres trop étroits, nombreux sont les psychologues psychothérapeutes qui résistent encore, avec exigence et attention.
Non par esprit d’opposition, mais par fidélité à ce qui soigne réellement : l’écoute de l’incertain, le respect du singulier, l’attention portée au vivant dans ce qu’il a d’unique et d’imprévisible. Un soin comme hospitalité psychique, loin des logiques de maîtrise, de normalisation ou d’efficacité comptable.
Il ne s’agit pas d’opposer science et clinique, mais de refuser que l’une écrase l’autre. Nous défendons un espace de pluralité, où les pratiques dialoguent au lieu de se concurrencer, où la pensée demeure vivante au service des personnes. Des cliniques qui s’inventent dans la rencontre, et ne se résument jamais à l’application d’un protocole.
Ce qui fait symptôme mérite d’être accueilli, pas seulement codifié. Chaque situation mérite d’être habitée, pensée, traversée. Ce qui soigne se loge souvent dans les interstices : un mot hésitant, un silence, une présence partagée.
C’est cette fidélité que nous affirmons. Celle d’une psychologie incarnée, relationnelle, nourrie par le temps, le doute, le conflit parfois, le tâtonnement souvent. Des cliniques du trouble et de la nuance, au plus près de celles et ceux qui tentent de tenir dans un monde incertain.