Rapport d’activités 2022 et orientations 2023 – Assemblée générale du 22 novembre 2022.
15 décembre 2022Communiqué de la Convergence des Psychologues en Lutte
15 janvier 2023Les psychologues s’opposent massivement au dispositif « MonParcoursPsy » (ancien dispositif « MonPsy ») et à tous les dispositifs créés sur ce modèle.
Il est urgent de prendre conscience que ce dispositif est une MODÈLISATION pour l’avenir de la place des psychologues et va bien au delà de la simple idée d’accorder, par solidarité et charité, un remboursement pour les patients qui n’auraient pas les moyens de consulter un psychologue.
Aujourd’hui nous avons la preuve, par les propos tenus ouvertement par nos dirigeants, de ce qui faisait déjà évidence : ce dispositif n’est autre que la STRATÉGIE pied-dans-la-porte pour toutes les réformes à venir concernant notre profession !
Pour plus d’informations :
https://pro.docorga.com/blog/actualites/avis-monpsy-psychologue-rembourse-m3p/
https://monparcourspsy.sante.gouv.fr/stats
Explications et nécessité du boycott de 94% des psychologues
Dispositif MonParcoursPsy : rappels
- 8 séances remboursées par an, à hauteur de 60% par la Sécurité Sociale (CPAM) et 40 % par la complémentaire santé ou la mutuelle, renouvelable l’année suivante
- Uniquement auprès d’un psychologue conventionné dans le cadre de ce dispositif
- Pour les patients répondant aux critères d’inclusion « troubles légers à modérés » uniquement
- Pour tous, à partir de 3 ans et sur « lettre d’adressage” du médecin
- 40€ la première séance, 30€ les 7 autres, sans dépassement d’honoraires possible
Dispositif MonParcoursPsy : les problématiques pour les patients
- Des critères de non-inclusion ambigus et restrictifs autant pour le public adulte que les enfants. Pas réellement de consultation psychologique « pour tous ».
- Obligation de justifier de sa souffrance ou celle de son enfant auprès du médecin traitant pour obtenir une lettre d’adressage et donc un parcours de soin très alourdi.
- Perte du libre choix du psychologue, avec un choix obligatoire de psychologue conventionné.
- Seulement 0,98% de la population aura accès à ce dispositif en 2023.
- Un désengagement des mutuelles qui renvoient de plus en plus vers le dispositif sans tenir compte des critères de non-inclusion.
- Risque de rupture de soin après 8 séances avec une mise en péril de l’équilibre psychique de par cet arrêt de soin.
- Accroissement des inégalités pour la population avec une prise en charge à 2 vitesses.
L’enveloppe budgétaire allouée au dispositif est de :
- 50 millions d’euros en 2022 soit pour 0,49% de la population (333 000 personnes environ)
- 100 millions d’euros en 2023 soit pour 0,98% de la population (666 666 personnes environ)
- 170 millions d’euros en 2024 soit pour 1,67% de la population (1 133 000 personnes environ)
- En 2022, au 31 octobre, seulement 52 186 patients ont pu accéder au dispositif.
Source : site du gouvernement https://monparcourspsy.sante.gouv.fr/stats
Risques pour la profession de psychologue :
La profession dénonce une atteinte à son intégrité, à sa déontologie et à ses valeurs humaines
- Une paramédicalisation programmée sans concertation (les psychologues ne sont pas des paramédicaux et sont issus des sciences humaines), une mise sous tutelle médicale (c’est à dire une entrée dans le code de la santé publique comme auxiliaires médicaux) et une perte d’autonomie dans l’exercice de leur métier
- Notre code de déontologie et notre éthique sont piétinés : l’accès direct au psychologue, tout comme le secret professionnel n’est plus garanti (résultats des questionnaires d’évaluation, compte-rendu au médecin, etc..) …
- Précarisation de notre profession : les tarifs imposés de 40€ la 1ère séance d’évaluation et 30€ les 7 autres séances (interdiction de dépassement d’honoraires), ne correspondent pas aux tarifs moyens habituels pratiqués et ne tiennent pas compte ni des charges importantes des travailleurs indépendants, ni des temps de séance de 45 minutes à une heure en moyenne.
- Bascule des postes et fonctions des psychologues vers ceux des IPA (Infirmiers en Pratiques Avancées), autorisé(e)s à prescrire : aujourd’hui des « offres d’emploi » Psychologue sont également proposées aux IPA, avec un glissement clairement annoncé.
- Une dévaluation des compétences des psychologues qui ont une formation de haut niveau théorique et clinique en psychopathologie et en psychothérapie et qui peuvent accompagner tous types de problématiques.
- Réduction, homogénéisation et standardisation des pratiques psychothérapeutiques sans prendre en compte la complexité du psychisme humain.
- Ce dispositif MonParcoursPsy permet au gouvernement de continuer à se désengager des services publics. Les consultations « prises en charge » existent déjà depuis plus de 50 ans dans les services publics : CMP, CMPP, CATTP, CAMSP, Maison des ados, services des hôpitaux…
- Le gouvernement assèche le service public par une externalisation massive des soins.
Le dispositif est boycotté par 94% des psychologues
L’association M3P renouvelle son appel au boycott de ce dispositif, et de tous les dispositifs créés sur ce modèle, et à leur abrogation par le gouvernement.
L’association M3P avec la Convergence des Psychologues en Lutte (réunissant 40 collectifs, associations, organisations et syndicats) demandent à être reçus par le gouvernement afin qu’une véritable concertation puisse voir le jour.
Le 7 décembre 2022,
Le conseil d’administration de l’Association M3P