90,7% des psychologues boycottent le dispositif MonSoutienPsy
18 juillet 2024SONDAGE D’OPINION : Pour ou Contre un Ordre des psychologues en France ?
8 octobre 2024Le dispositf MonSoutienPsy : le nouveau mantra de l’assurance maladie et un placebo politique
L’assurance maladie évoque les psychologues et le dispositif MonSoutienPsy dans le rapport intitulé :
AMÉLIORER LA QUALITÉ DU SYSTÈME DE SANTÉ ET MAÎTRISER LES DÉPENSES
Propositions de l’Assurance Maladie pour 2025 JUILLET 2024 Rapport au ministère chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance Maladie au titre de 2025 (loi du 13 août 2004) /
lien vers le rapport : https://drive.google.com/file/d/1-x0lGbymZjM-phYdGRVpkLXzGeKG_xZP/view?usp=sharing
Le dispositif MonSoutienPsy est un véritable placebo politique qui sous couvert de démocratiser l’accès à une première écoute psychologique, est utilisé à tout va par l’assurance maladie pour faire des économies et faire baisser les budgets des services publics en santé mentale.
L’assurance maladie a pour projets de solliciter systématiquement les psychologues libéraux en oubliant (et réduisant ?) les nombreux psychologues de la fonction publique qui travaillent en équipe pluridisciplinaire.
L’assurance maladie va donc faire peser sur les psychologues libéraux la responsabilité de compenser la détérioration des services publics de santé mentale.
L’assurance maladie souhaite également dans le dispositif MonSoutienPsy “cadrer durée et séance” ; “garantir le financement de psychothérapies”, et externaliser les soins.
Le dispositif MonSoutienPsy ne constitue pas une solution durable et efficace pour répondre aux besoins en matière de santé mentale. Il est urgent de renforcer les services publics de santé mentale, notamment les CMP, qui offrent une prise en charge globale et personnalisée depuis plus de 50 ans.
EXTRAITS du rapport
Suivi des propositions de 2024 (page 373)
« Augmenter l’offre MonSoutienPsy pour faire face à la sollicitation croissante du dispositif, et plus généralement répondre à la demande continue de patients adressés par leurs médecins Conformément aux annonces gouvernementales d’avril 2024, le dispositif MonSoutienPsy a connu plusieurs évolutions, qui sont entrées en vigueur le 15 juin 2024 : (1) revalorisation des séances de 30 à 50 euros, (2) suppression de l’adressage par un médecin, permettant un accès direct des patients au dispositif et (3) une augmentation du nombre de séances prises en charge, passant de 8 à 12 séances. Dans la continuité de la mise en œuvre de ces mesures, une campagne d’information est menée par l’Assurance Maladie auprès des psychologues pour qu’ils soient plus nombreux à rejoindre le dispositif. »
Propositions pour 2025
« Actions de l’assurance maladie en faveur de la santé mentale des jeunes (page 165)
Les évolutions du dispositif Mon Soutien Psy annoncées par le Premier Ministre en avril 2024 sont en cours de mise en œuvre. Le dispositif pourrait être renforcé, grâce à un cadrage de la séance et de sa durée, et avec la mise en place de mécanismes favorisant les échanges entre PS pour les indications plus sévères.
En outre la structuration territoriale pourrait être développée, y compris avec les acteurs médico-sociaux et associatifs. Une coordination renforcée, via les CPTS et les MSP, permettrait une articulation graduée entre professionnels exerçant en ville (psychologues, médecins généralistes et psychiatres), centres médico psychologiques et hôpitaux. »
Exemple d’expérimentation :
« Les CPTS (communautés professionnels territoriales de santé) Rive Gauche et Canal Garonne ont développé des actions visant l’amélioration de la prise en charge des patients concernés par des troubles en santé mentale, notamment en développant des liens accrus entre la ville et l’hôpital. Cette approche implique une dynamique pluriprofessionnelle visant à créer des passerelles entre sanitaire et médico-social, permise par le cadre des CPTS. Ces dispositifs peuvent être articulés avec le dispositif Mon Soutien Psy, afin de garantir le financement de séances de psychothérapies. »
Proposition 9 : (page 195)
« Améliorer la prise en charge de la santé mentale des adolescents et jeunes adultes chez qui la consommation d’anxiolytiques et d’antidépresseurs augmente fortement
– Mener un diagnostic approfondi et partagé sur l’usage croissant des psychotropes, ses causes et ses conséquences pour construire un plan ambitieux dans ce domaine
– Renforcer l’accompagnement des médecins généralistes en diffusant des modules de formations dédiés aux troubles en santé mentale des jeunes patients ainsi qu’à la juste prescription de psychotropes
– Favoriser la structuration territoriale de parcours en santé mentale permettant des prises en charge plus rapides grâce à une meilleure coordination des différents acteurs (médecins et psychologues libéraux, CMPP, établissements de santé, etc.) »
Proposition 12 : (page 195)
« Soutenir le développement des Maisons des Femmes, structures médico-sociales dédiées à l’accueil et à la prise en charge des femmes victimes de violence
– Revaloriser les dotations qui leur sont versées et les rendre proportionnelles à l’activité des Maisons des Femmes
– Organiser l’intervention de psychologues dans les Maisons des Femmes via le dispositif Mon Soutien Psy »
(page 180)
« L’Assurance Maladie est également favorable à une meilleure prise en charge psychologique dans ces structures. Le remboursement par l’Assurance Maladie de consultations de psychologues étant désormais possible depuis la mise en œuvre du dispositif Mon Soutien Psy, il est proposé de permettre la facturation par les psychologues intervenant en Maisons des femmes/Santé de leurs consultations hospitalières en actes et consultations externes (ACE). »